De par la présence continue et à des latitudes anormalement basses des anticyclones, les bases de départ de Chos Mallal (450 km au nord, 37°S) et Zapala (250 km au nord, 39°S) ont été cette année très fortement pénalisées, subissant des périodes caniculaires insoutenables (souvent 35°C à l’ombre en décembre sans un souffle de vent). Aucun vol digne d’intérêt n’a eu lieu au départ de ces aéroports, Zapala était désert. Même San Martin (115 km au nord) a souvent été « involable » alors qu’un petit vent nous permettait de partir vers le sud sur la pointe des pieds pour jouir de conditions fantastiques à partir d’Esquel (200km au sud, 43°S) où le Suisse Jean-Marc Perrin y avait déplacé sa base après un mois à San Martin. C’était effectivement le meilleur point de départ, mais n’a pu être exploité vu l’impossibilité de continuer plus au nord du 36ème parallèle (soit quand même 800 km au nord, il faut relativiser!). Avec en supplément le problème du contrôleur d’Esquel qui ne parle que Castillan, certains pilotes de mon groupe n’auraient pas pu voler. Il n’est pas inutile de rappeler qu’Esquel a été le point de départ en 2003 de cinq records du monde en direction du Nord pour 2.000km, deux de Steve Fossett et Terry Delore et trois de votre serviteur.

A Bariloche (41°S), nous étions donc idéalement positionnés. Cette ville (aujourd’hui 150.000 habitants) étant également le plus important centre touristique de Patagonie, nos pilotes n’avaient que l’embarras du choix en options alternatives au vol à voile. Ce qui nous a valu de mémorables parties de pèche (photo de gauche, merci Photoshop!) et le jour de Noël, Michel se prenait pour Di Caprio (photo ci-contre).

Il était véritablement surprenant d’observer comme le ciel était très souvent comme coupé au couteau avec un bleu profond au nord sur des lacs miroirs, et des lenticulaires se renforçant vers le sud.

La carte des vents du 19 décembre fig. H montre bien cette situation « tranchée nette », involable au nord du 40ème (San Martin), et excellente et homogène jusqu’à la « fin du monde ». Avec Philippe nous ferons un vol magnifique vers le sud en exploitant un saut hydraulique qui s’est formé au-dessus de nous et progressait vers le sud au fur et à mesure que nous avancions. On en voit bien la matérialisation à gauche du B sur la photo satellite fig. I. Evidemment un coup de chance, mais il fallait être là au bon moment.