Dans la continuité de la caractéristique de l’an passé, nous aurons vécu des périodes de ciel bleu sans aucun souffle de vent allant de 3 à 4 jours consécutifs en novembre, à une semaine en décembre, pour clore à trois semaines en janvier après le dernier vol en onde du 8 janvier. Mais ça c’est normal, il faut bien que « thermique se passe » et c’était un vrai plaisir que de décoller en short à 14h !
Mais ce qui était une surprise pour moi n’en était pas une pour mon expert météo qui, lors du débriefing, s’est exclamé avec un majestueux « finalement, il est arrivé ! ». Mais qui, mais quoi ? Eh bien, le réchauffement de l’atmosphère dans les couches supérieures de la troposphère, c’est à dire de environ 5.000m (± 1.000) à la tropopause, située vers 10.000 – 12.000m. Les medias nous bombardent de réchauffement global en surface, de désertification, de fonte des glaces et autres catastrophes, mais cette augmentation de température ne s’était pas encore totalement répercutée sur les couches supérieures de notre atmosphère. Voilà qui est fait!
La conséquence pour nous étant que comme la force des mouvements ondulatoires dépend plus de la température absolue et du gradient thermique que de la vitesse du vent, ce n’est pas parce que le vent soufflait à 150 km/h que nous devions trouver ces 10 m/s netto des journées folles. Et c’est effectivement ce qui nous a le plus manqué. En revanche, nous n’avons jamais eu froid, la température entre 7.000 et 8.000m, nos altitudes maxima en pointe, oscillant autour de -25°C, contre les -35°C et même -38°C observés en 2003 et 2004.
Cet air « chaud » provenait directement de la zone sub-tropicale par le biais non pas de un, mais de trois anticyclones qui se passaient le relais. La carte TEMSI du 27 novembre (Fig. A) montre un exemple qui s’est souvent répété. Bariloche se trouve pratiquement au croisement du 40ème parallèle et du méridien 70°, avec à gauche la fin des lacs chiliens et à droite la pointe interne de la presqu’île de Valdès (très facile à identifier sur la carte). Evidemment, lorsque les trois H étaient soudés, c’était le tourisme garanti ! La carte TEMSI du 14 novembre (Fig. B) en est un bel exemple: les 2/3 de l’Argentine sont sous la canicule, les fronts ne passant qu’au sud du 50ème parallèle, soit 1.000km plus au sud. Il ne faut pas oublier que c’est moins la présence de l’anticyclone à gauche que celui de droite qui est dommageable pour le vol d’onde. Les meilleures situations ondulatoires sont celles à « flux tiré », l’absence de basse pression à droite est alors fortement préjudiciable aux mouvements ondulatoires.