Compte tenu du faible nombre de planeurs européens (seulement quatre), nous avons convenu de n’expédier qu’un seul conteneur en utilisant celui des Allemands, dont le coordinateur était Diether Memmert. Pour commencer, j’avais sous-estimé le coût de deux allers et retours à Osnabrück avec remorque, soit 5.000 km et huit jours de déplacement.
Le système de dédouanement de Diether s’est démontré moins efficace que le mien et il a fallu abandonner 3.000€ en bakchich à tous les niveaux pour pouvoir sortir du port dans un délai raisonnable de quelques jours et non semaines. Le retour n’en a pas été moins délirant : au bout de deux semaines de tergiversations, alors que Diether était déjà rentré en Allemagne voilà que les contrôleurs antidrogue nous imposent, sans aucune possibilité de négociation, de vider par terre, dans le port, la totalité du conteneur jusqu’à la dernière caisse.
La cata totale. Diether et moi devons retourner à Buenos Aires, embaucher des dockers et organiser la mise à terre de quatre fuselages, quatorze ailes et une cinquantaine de sacs et de caisses posés sur un asphalte fondant sous le soleil d’un été torride, Le chien les reniflera toutes slalomant en poussant nos ailes entre des camions fous pressés de sortir de cet enfer , et priant Dieu pour que les conteneurs qui nous passaient continuellement sur la tête restent bien accrochés (photo 16).

Un délire kafkaïen qui nous a coûté encore plus de 4.000 €, tout cela pour que un malheureux chien puisse mettre son nez sur absolument tous les morceaux . Et pour comble de l’absurde, on nous a imposé un passage du conteneur au scanner à nouveau consolidé après le contrôle par les chiens. La décision est prise : plus jamais ça! Nous travaillons donc à la recherche de solutions alternatives, en espérant que le mondial argentin de 2012 puisse amener à un déblocage de la situation douanière.

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