Rappelons que le but de ce projet est d’explorer les ondes stratosphériques jusqu’à 27.000 m, au moyen d’un planeur spécialement conçu pour ce vol, doté d’une cabine pressurisée à 6.000 m, et dont les caractéristiques structurelles (flutter) de l’aile assurent de rester dans le domaine de vol à une altitude où la vitesse de décrochage rejoint la Vne. Au départ sponsorisé par le regretté Steve Fossett, le projet a été repris par le multi millionnaire californien d’origine italienne Dennis Tito, plus connu pour être le premier touriste de l’espace (coût du billet 20 millions $ et six mois de préparation). Bien que le vol soit prévu au départ de El Calafate, 1.000 km au sud de Bariloche, toute l’équipe, comprenant Dennis Tito, Jim Payne -le futur pilote de la tentative- et Madame, Morgan Sandercok, le coordinateur du projet, et Tago De Pietro, l’interface avec l’Argentine, l’homme qui résoud tous les problèmes, est venue s’entraîner avec un DG 1001M pendant un mois à Bariloche, après avoir passé deux semaines à Chos Mallal, 400 km au nord de Bariloche. Dommage qu’il n’y ait eu aucune communication entre cette équipe et la nôtre ou le club local.

Nous avons tout de même compris que ce projet avait un sérieux problème de financement et que Dennis n’était plus d’accord pour mettre seul la main au portefeuille, que les 2,4 millions $ déjà investis s’arrêtaient là et que le million $ manquant (prévisionnel) devait être recherché ailleurs, ce qui apparaît aujourd’hui clairement sur leur site Internet. Les sponsors seront toutefois en droit de se poser la question de l’intérêt de faire des yo-yo OLC à Bariloche ou à Chos Mallal alors que le projet est un vol d’altitude à réaliser 1.000 km plus au sud, dans des conditions totalement différentes. Le coût d’une telle expédition est de l’ordre d’une centaine de milliers $, apparemment sans aucun rapport avec les finalités du projet.

En réalité il y a un rapport, d’ordre médiatique puisque Jim Payne, le pilote du projet, s’était fixé comme but de devenir champion du monde OLC, objectif atteint facilement puisque aucun autre pilote étranger en Argentine ne concourait pour ce titre (même si nos vols sont mis sur l’OLC, ce sont des épreuves FAI) et les conditions en Afrique du Sud et Namibie ne permettent pas de rivaliser avec l’Argentine. Bravo Jim !