Jamais une expédition vélivole n’aura été si improbable et proche de l’annulation. J’ai tout fait pour aller jusqu’au bout, contre vents et marées, grèves, violences sociales, refus des assureurs : j’ai été abandonné par la plupart de ceux qui avaient soutenu le projet, dont tous les Français. Le soutien des pilotes du club d’Olmué (Club de Planeadores de Valparaiso) a été total et sans limite, le club m’a donné quatre « commandants de bord légaux » bénévoles pendant tout le mois. Qu’ils en soient remerciés, sans eux nous n’aurions rien pu faire dans ces conditions extrêmes. En un mois, le S10 a volé 91 heures dont 21 heures de moteur en local, plus 12 heures pour le vol de transfert, sans incident.
Si la partie « onde classique » dans le Sud a dû être annulée pour défaut d’assurance RC, elle a été remplacée haut la main par une partie « onde tropicale » aussi extraordinaire qu’inattendue.
Calama était un enfer nécessaire vu la situation sociale, mais nous a permis d’identifier et de résoudre toutes les difficultés techniques et administratives ; nous possédons maintenant tous les éléments pour établir une vraie base vélivole à San Pedro de Atacama où je ne doute pas que les candidats afflueront, moi le premier.
Les chiliens devront trouver une solution pour sécuriser la piste, en sous-traitant à des entreprises de gardiennage. Le Stemme S10 est bien adapté à ces conditions, le modèle S10-VT le serait encore mieux pour monter plus vite de 2.400 m à 5.000 m en 30 km. Pour les planeurs à décollage autonome classique, il faudra vérifier les caractéristiques de décollage à 2.400 m et 30°C, et comment atteindre 5.000 m ; il faudra probablement changer les gicleurs et corriger le mélange, aucun doute que les constructeurs disposent d’une solution. Un avion remorqueur serait également le bienvenu pour les planeurs non motorisés, l’idéal étant le Pilatus PC6, il en existe en location dans le pays. Pour le ballastage, pas besoin d’antigel, le puits communal est à quelques centaines de mètres.
En novembre et début décembre, les températures sont encore agréables et l’affluence touristique est acceptable, donc bonne disponibilité d’hébergement et prix corrects. Après, et surtout en janvier, cela peut aussi être un autre type d’enfer !
Voilà, le décor est planté pour lancer le vol en planeur à San Pedro de Atacama, les chiliens ont adoré, le virus « vol découverte » se dissémine aussi du côté de Vitacura (club de Santiago). Pour les européens, la livraison des planeurs peut se faire à 300 km de San Pedro, dans le port d’Antofagasta, pas besoin d’aller à Valparaiso, 1.600 km plus au sud.
Avis aux amateurs de grands espaces et de découvertes !