Etant cette année confortablement logés à Bariloche, et comme le coût de la vie est quatre fois moindre qu’en Europe, le bilan économique était donc favorable à un prolongement de notre séjour Argentin. C’est d’ailleurs le raisonnement que tiennent aussi les pilotes l’équipe germano-hélvétique dont le QG est à San Martin de Los Andes, 150km plus au nord. Certains sont en retraite, d’autres réussissent à gérer leur entreprise par Internet, un autre ferme son hôtel pendant l’hiver. Les évènements vont donc me contraindre à adopter ce statut atypique de « presque retraité » hyperactif!
Avec la participation de « papy » Michel Fache qui m’accompagnera pendant près de deux mois, ce séjour aura été extrêmement agréable, et la qualité de la vie aura plus que compensé la médiocrité de la météo. Alors que dans ces mêmes pages, nous écrivions en 2004 que sur les trente jours de séjour nous n’avions pas vécu un seul jour sans vent, nous avons souvent subi cette année des conditions bien différentes. Les analyses du Centre Epson Météo de Milan nous ayant permis de bien gérer ces moments de détente, chacun en a profité pour organiser son temps libre selon ses préférences et découvrir ce pays extraordinaire, VTT, canoë-kayak, trekking sur les volcans, randonnées équestres et rodéo, navigation de plaisance, pèche à la truite (Michel et moi ne sommes jamais rentrés bredouilles !), et grâce aux nombreux vols directs maintenant disponibles depuis Bariloche, visite des glaciers à El Calafate et même Ushuaia.
Cette saison nous a finalement permis d’approfondir nos rapports avec ses habitants et ses coutumes et nos connaissances du pays. Finie la pathologie du record permanent, « la recordite », les yeux rivés sur les écrans, la tête dans les nuages (surtout au dessus !). En levant les yeux au-dessus de nos PC et remis les pieds sur terre, un univers merveilleux (sous CAVOK, bien entendu…) nous est apparu et y avons noué des relations profondes avec des gens formidables dans des coins où il fait vraiment bon vivre! La caractéristique majeure qui se dégage de cette vie est la relaxation, ce sentiment de béatitude tranquille, bref, le zen total.
Comment résister à la contemplation d’un coucher de soleil ou d’un lever de lune sur le lac miroir reflétant une constellation de lenticulaires? Ce qui n’empêchait pas d’être présents en piste à 5h avec joie quand il le fallait, non sans avoir pris soin de mettre les cannes à pèche dans le coffre, au cas où…. !