Comme chaque année, nous avons tous eu droit à notre lot de pannes. Contrairement à toute attente, c’est l’Antarès 20E électrique qui a ouvert le bal. Alors que son propriétaire est arrivé les mains dans les poches, sans même un tournevis ou une clé à molette, en soutenant dur comme fer que la solution électrique était d’une fiabilité totale, ne voilà-t-il pas qu’au deuxième jour le moteur refuse de rentrer.
Ce n’était pas une panne électrique, mais l’accouplement entre la pompe hydraulique et son moteur électrique avait cassé. La vie du pilote tient à un accouplement élastique en aluminium monté sur un arbre de Ø 6 mm, ça me fait froid dans le dos. Car dans ce planeur tous les mouvements, le train d’atterrissage, les trappes du moteur, le pylône, sont hydrauliques. Ce qui signifie pompe, réservoir d’huile, électrovannes, tuyauteries haute pression, bref tout ce qu’il faut pour compliquer la vie du vélivole moyen. Par chance, ayant un ami vélivole à Buenos Aires, industriel mécanicien, nous avions la pièce trois jours plus tard, cette fois-ci en acier inox et non plus en aluminium.
Du côté du Nimbus les pannes ont toujours été côté motorisation et plutôt sournoises, heureusement sans jamais être fatales, car nous n’avons jamais eu à remettre le moteur pour éviter la vache, la seule conséquence ayant été de perdre une journée de vol à chaque panne. Dans le cas contraire, c’eut été la casse certaine, comme déjà arrivé par trois fois à nos camarades Allemands, qui apparemment n’ont pas encore compris la leçon puisqu’ils continuent à confier leurs vies à leurs moteurs.
Nous avons commencé par perdre le pot d’échappement (rupture d’une ailette de fixation), puis le frein d’hélice s’est cassé (erreur de conception de l’axe de roulement) ,et pour fermer le bal le dernier jour, rupture d’une tête de bougie. Comme d’habitude la bobine du générateur a brûlé dès la première semaine et avons donc rechargé la batterie grâce au généreux soleil austral. La durée de vie de l’allumage ou de la bobine du générateur est de l’ordre de 5 à 10 heures, cela dure depuis maintenant 12 ans, c’est un scandale. Mais le vrai scandale est le fait que nous avons la solution mais ne pouvons pas l’appliquer parce qu’il s’agit d’un moteur certifié. Pour moi le certifiant et le certifié sont des assassins potentiels.