Suite aux misères des années précédentes, les Allemands et moi avions décidé d’abandonner l’entrée par l’Argentine et Buenos Aires et de tenter l’entrée par le Chili, lequel accepte le Carnet ATA et est exempt de  corruption, une procédure simplifiée d’importation temporaire dans lequel l’Etat du propriétaire du bien exporté garantit financièrement le paiement des droits de douane en cas de non réexportation, se réservant le droit de se retourner ensuite contre le propriétaire. La douane de Gap a été l’affaire de 10 minutes et celle du Chili s’est contentée de vérifier le nombre d’éléments, soit un quart d’heure. La procédure fonctionne donc bien, comme en Namibie ou en Afrique du sud, ou même au Zimbabwe, mais pas en Argentine ! Ce serait trop simple et surtout ce serait la fin de toutes les combines ou autres astuces, « inventamos problemas para venderte soluciones », me dit un jour un haut responsable de la douane de Buenos Aires ! Bien évidemment, j’ai demandé et obtenu l’autorisation (par écrit) de la douane de Bariloche (ville frontière) de rentrer par la douane terrestre en utilisant la même procédure que celle  appliquée depuis douze ans par Buenos Aires. Mais ce fut en fait un piège, car deux semaines plus tard, le président du Club Planeadores Bariloche recevait une notification d’interdiction de vol de mon planeur (garé au club, propriété privée), sans aucune justification, sans notification à moi-même, le propriétaire, juste une information verbale comme quoi je devrais me rendre à la direction centrale, où l’on m’informât, toujours uniquement verbalement, que je dois prendre une assurance de caution pour garantir la réexportation (alors que cela fait 11 ans que la même machine entre et sort de ce pays sous la garantie de l’Aéro-Club d’Argentine) et que suite à une dénonciation, une enquête est ouverte contre moi. Le ciel me tombe sur la tête, j’envisage de tout plaquer, ne plus jamais remettre les pieds dans ce pays. Avec l’intervention du Consul de France, sans lequel l’expédition se serait arrêtée là, nous trouverons une solution amiable avec le chef de la douane et tout s’arrêtera avec 200 US$ et autant pour l’assurance de caution. L’interdiction sera levée au bout d’une semaine, et là encore, je n’en serai officiellement pas informé. Un délire. Jamais plus, l’Argentine par la mer ou la terre, c’est fini.