Nous savons tous que la présence d’un jet stream est une condition nécessaire pour qu’un système ondulatoire passe de la qualité « touristique » à celle de « record ». La particularité de ces dernières années est que, de par la présence de cellules anticycloniques particulièrement puissantes, ces courants sont fortement déviés, formant des méandres tout comme les ondes de Rossby. Ces ondulations ont deux conséquences immédiates pour nous : 1) le temps de permanence de ce courant au-dessus de notre tête est fortement réduit puisque ces ondes se déplacent rapidement vers l’est ; 2) la direction du vent passe du Nord Ouest au Sud-Ouest d’un jour à l’autre, la période d’utilisation du vent d’Ouest, le plus propice aux grands vols, se réduisant au mieux à une journée. En conclusion, ces ondulations provoquent des phénomènes de plus en plus intenses et de plus en plus brefs. Elles sont d’ailleurs parfaitement corrélées avec les tempêtes qui ont sévi cet hiver sur la Grande Bretagne.
La fig. 9 met en évidence ce phénomène sur l’hémisphère Nord ([1]), la figure 10 montre le phénomène identique dans l’hémisphère sud, journée non volable (23 DEC 13), la figure 11 (29 DEC 13) montre par contre la situation correspondant à au moins trois bonnes journées successives puisque le jet-stream est parfaitement horizontal sur plus de 6.000 km de long. Cette image montre en outre le même phénomène que celui de la fig. 5 (16 NOV 2013) cinq semaines plus tard, l’énorme cellule anticyclonique centrée à 25°S et s’étendant entre 130° et 80°W réussit à diviser le flux général du jet-stream austral, dont les branches Sud et Nord se rejoignent en amont de la cordillère des Andes.
Nous devrons dans le futur approfondir nos connaissances en climatologie, la météorologie ayant livré presque tous ses secrets. L’impact des activités humaines est loin d’être évidente, surtout dans l’hémisphère sud où elle est insignifiante par rapport à l’hémisphère Nord. Dans le reportage qui passera sur FR3 ce printemps dans l’émission « Faut pas rêver », vous verrez une falaise quasi verticale de 1.500m de hauteur, tombant directement dans le lac, à quelques minutes de Bariloche. C’est une des plus importantes « condoreras » de la région, où se réunissent une centaine de condors lorsque les conditions météo ne permettent pas d’accéder au centre de la Cordillère. Regardez bien, il y a seulement 10.000 ans, elle était totalement recouverte par un glacier. L’homme n’a donc rien à voir dans cette affaire.
[1] http://www.bbc.co.uk/news/science-environment-26023166