Depuis maintenant onze ans que nous entrons par Buenos Aires, chaque année apporte une nouvelle surprise lors de l’importation, qui a jusqu’à hier toujours été du côté douanier. À un point tel qu’un jour le chef de service nous a dit d’un ton tout à fait amical « Inventamos problemas para venderte soluciones ». Vu que j’entrais avec ma remorque et un seul planeur, j’espérais que ces problèmes ne seraient pas aussi complexes qu’avec le conteneur : jamais je ne suis autant trompé ! À ma grande surprise, les papiers douaniers ont été signés en une heure, mais l’enchantement s’arrêta à ce point. Après avoir attendu trois jours qu’un vérificateur douanier soit disponible, ce dernier demande l’application stricte du règlement qui prévoit que l’inspection des conteneurs contenant des effets personnels soit faite au sol, alors que le conteneur de la compagnie dans lequel se trouvait ma remorque avait été positionné sur un camion. Retour à la case départ pour obtenir le service de la grue et un nouveau rendez-vous de vérification, encore cinq jours d’attente. Lors du transport en bus avec le vérificateur, celui-ci se souvient d’avoir déjà vérifié mon planeur et lorsque nous arrivons devant le conteneur il signe les papiers sans même ouvrir la porte. À ce stade je demande d’ouvrir la porte pour sortir la remorque et quitter le port, mais non, ce serait trop simple, il faut remettre le conteneur sur un camion, le transporter dans un dépôt fiscal, le remettre à terre et là je pourrai finalement sortir ma remorque.

Encore une journée perdue. Et lorsque nous arrivons dans ce fameux dépôt fiscal, quelle ne fut pas ma surprise de voir que le camion se contente de s’arrêter sur le parking visiteurs et la grue de décharger le conteneur sur le bord du trottoir: pour sortir la remorque il faudra donc bloquer la circulation, ce qui dans ce pays est particulièrement dangereux. Heureusement tout est bien qui finit bien mais cette affaire, qui n’a pour une fois présenté aucun problème technique, aura quand même pris neuf jours et, ultime surprise, une facture officielle de 6.050 US$ pour les seuls mouvements entre le bateau et la rue, opérations d’une valeur maximum de 1.000 US$.

Je passe sur les nombreux courriers et coups de téléphone de protestation mais comme la société de logistique DSV-GL tenait mes documents douaniers en ses mains, elle avait le couteau du bon côté et, avocat aidant, j’ai quand même dû faire un chèque de 3.250 € pour pouvoir récupérer mon planeur. Première décision : Buenos Aires c’est fini, la remorque rentrera en Europe en sortant par le port chilien de San Antonio (proche de Santiago). Glissons sur les erreurs de DSV-GL lors de l’embarquement au retour dans le port chilien de San Antonio qui m’ont encore coûté une journée supplémentaire. Deuxième décision :DSV-GL sur l’Amérique du Sud c’est fini et je ne peux que recommander aux lecteurs d’en faire autant !