Les livres de science disent que le vide absolu n’existe pas. Eh bien croyez-moi c’est faux, je l’ai rencontré. Bruce, John et moi l’avons tous vécu le soir et le lendemain de ce vol. Nous n’avons même pas ouvert les fichiers IGC tellement nous étions convaincus d’avoir tout perdu. Bruce a passé la journée en contemplation méditative sur la plage devant un lac miroir, je n’ai aucun souvenir de cette journée et mon agenda est une page blanche. Le vide absolu.
Ce n’est que le surlendemain, pendant que Bruce volait que j’ai commencé à relire le code sportif, à me rendre compte qu’il y avait quand même quelque chose de récupérable et ce n’est qu’au troisième jour que j’ai eu la certitude d’avoir battu deux records du monde dont un battant nettement celui de Klaus Ohlmann du début du mois (non encore homologué).
John Williams a dû vivre à peu près le même calvaire psychologique puisqu’il ne s’est plus manifesté. Sur mon appel téléphonique, il m’avoue que son vol ne vaut que 1.997 km. Fort de ma récente analyse du code sportif, je lui demande de me transmettre son fichier de vol et lui découvre 2.000,1 km. Champagne pour tous!