Le désert d’Atacama s’étend sur environ 1.000 km de longueur et 200 à 300 km de largeur, entre la Cordillera de la Costa et la Cordillera de Domeyko (voir coupe ci-dessous) mais la zone touristique des grands volcans couvre environ 500 km de long et moins de 100 km de largeur, dont une partie en territoires bolivien et argentin.

La structure de la Cordillère Andine à cette latitude (22°S) est totalement différente de celle que nous connaissons entre Mendoza (33°S) et El Calafate (50°S). Il s’agit d’un plateau, « Altiplano », dont l’altitude varie entre 4.000 et 5.000 m, sur lequel se dressent un grand nombre de volcans isolés culminant entre 6.000 et quasi 7.000 m, soit du type conique pur, le strato-volcan, soit plus complexes, composés de plusieurs volcans proches plus ou moins soudés, formant une petite chaîne de quelques dizaines de km de long. Entre ces cônes spectaculaires plantés dans le désert le plus aride du monde, on trouve une multitude de lacs (lagunas) soit d’eau douce, où la vie reprend (en particulier vers 4.000m) soit salés soit asséchés, sans vie, une palette de couleurs unique au monde. Ces chaînes deviennent une cordillère plus continue en allant vers le sud, vers Santiago, exploitable alors en thermodynamique, mais surtout en onde côté argentin, interdit pour nous pour cause de défaut d’assurance des planeurs chiliens.

La connaissance de la géologie du nord de la cordillère andine m’a beaucoup aidé dans compréhension des variations de l’aérologie et des interactions entre l’ensoleillement et les réactions du terrain. La zone des volcans, dont le sol, l’altiplano « la puna », se situe autour de 4.500 m d’altitude, est née entre –200 et -150 millions d’années. Le sol est totalement différent de la partie émergente, composée de matériaux brûlés provenant des entrailles de la planète. Ce soulèvement est le résultat de la subduction de la plaque océanique qui s’est enfoncée sous le continent américain en y créant une intense activité volcanique. Ces roches ont très peu de réactivité thermique, elles absorbent la chaleur, alors que le sol qui entoure les volcans est très réactif.

La cordillère de Domeyko est sortie de terre beaucoup plus tard, il y a « seulement » 50 millions d’années, et n’est l’objet d’aucune activité volcanique. Elle est le siège de la plupart des activités minières du pays, la réaction par rapport à l’ensoleillement est tout à fait semblable à celle de nos Alpes.

Le « Salar » d’Atacama est le résultat de l’évaporation d’une mer intérieure il y a seulement 5000 ans, lors d’une période extraordinairement chaude. Au point que l’humidité est encore présente sous la croûte de sel, facile à casser avec le pied. Avec beaucoup de lacs fortement salés qui font le bonheur des flamants roses et des touristes en mal d’émotions fortes.

Le désert d’Atacama, coincé entre les chaînes de Domeyko et celle côtière, est très peu actif thermiquement car influencé par l’air froid du Pacifique, refroidi par le courant de Humboldt. En plein été, la température de l’eau atteint difficilement 16°C. La brise de mer souffle chaque jour 15 à 30 kt de 10h à 22h, et comme le désert n’est qu’à 100 km de la mer, adieu thermiques !

Le barycentre de cette chaîne se situe autour du Salar d’Atacama, mieux connu sous le nom du village oasis de San Pedro de Atacama, situé à 2.400 m d’altitude. San Pedro est la référence touristique de toute cette région, la ville est gérée de façon autonome par une communauté indigène Atacamène qui s’est fixée comme objectif de conserver toutes les caractéristiques originales du village, lequel faisait partie du chemin des Incas provenant du Pérou, puis occupé par les Espagnols dès 1540, lesquels construisirent ce village en style colonial parfaitement conservé. Un petit bijou dont toutes les maisons y compris les grands hôtels sont strictement de plain-pied, murs construit en « adobe », mélange d’argile, d’eau et d’une faible quantité de paille hachée, façonnés en briques séchées au soleil, (photo) et toitures recouvertes de paille et de  boue. Technique acceptable dans ce pays où il ne pleut qu’un jour par an, et encore, pas tous les ans.

Les circuits touristiques autour de San Pedro sont innombrables, allant des ascensions sur les volcans (tous avoisinants les 6.000 m), aux circuits VTT dans les lagunes du Salar ou celles d’altitude au pied des grands volcans Miscanti et Miñiques. À ne pas manquer également les excursions dans la Vallée de la Lune, un monde de pur sel et de gypse dépourvu de toute forme de vie, la Vallée de la Mort, les geysers de Tatio où l’eau sort à 86°C, température d’ébullition à cette altitude (4.350 m), les bains dans les lacs salés comme dans la Mer Morte, les nombreux Salars, les mines de salpêtre abandonnées, et beaucoup d’autres lieux touristiques, jusqu’en Bolivie ou en Argentine. Bref, San Pedro aurait été la base idéale pour une expédition véli-touristique, un petit paradis, si la belle piste asphaltée de 2 km n’était pas ouverte à tous les vents, totalement dépourvue d’une quelconque infrastructure et de toute forme de sécurité. Ce dernier point étant d’une importance particulière en cette période d’agitation sociale.

Les vigognes ne sont pas farouches, et ont la priorité. Ne pas confondre avec les guanacos, mais tous deux sont des camélidés.

Voilà un guanaco bien familier. Noter la présence de milliers de petites fleurs sorties pendant la nuit après une petite pluie. Nous sommes au Paso Barros Arana à 3.400 m, au-dessus de San Pedro.

Les geysers de Tatio, altitude 4.300 m, avec possibilité de se baigner dans les piscines naturelles.

Baignade dans la laguna salée Cejar, dans le salar d’Atacama. Limitée à 15 minutes pour ne pas contaminer l’environnement, douche froide sans savon limitée à 5 minutes. Pas de souci, nous sommes aux tropiques !

La meilleure preuve de la présence d’eau en plein milieu du Salar d’Atacama, ce splendide faux poivrier se porte comme un chêne ! En arrière plan, le mythique volcan Licancabur, qui sera notre point de départ pour pratiquement chaque vol. A sa droite le volcan Juriques, puis le Paso de Jama (4.400 m) qui conduit à Jujuy en Argentine. L’altitude et la température font que les camions préfèrent attendre la fraicheur de la nuit pour le traverser.

Les thermes de Puritama, 3.500 m, baignade en sortie de la source à 36°C au milieu des volcans à 30 min de San Pedro. Le site a été aménagé pour le tourisme depuis qu’il appartient au groupe hôtelier multinational Explora.