Jusqu’au jour où en 2017 je vais en Italie chercher un Stemme S10-V (moteur Limbach) pour le compte de Jean-Pierre, un ami franco-chilien, que je lui exporte, puis il me dit : « Tu pourras l’utiliser au Chili quand tu voudras ». Puis des touristes vélivoles me racontent leurs aventures pédestres dans les volcans d’Atacama, avec des cumulus dont les bases sont 1.000 à 2.000 m au-dessus des volcans, lesquels culminent vers 6.000 m. La somme des deux idées déclenche l’étincelle et le nouveau propriétaire du S10 est partant pour lancer une expédition sur les volcans d’Atacama.

Octobre 2017 à Gap-Tallard, mise en conteneur du Stemme S10 de Jean-Pierre, exporté au Chili, que nous utiliserons pour cette expédition.

Puis des touristes vélivoles me racontent leurs aventures pédestres dans les volcans d’Atacama, avec des cumulus dont les bases sont 1.000 à 2.000 m au-dessus des volcans, lesquels culminent vers 6.000 m. La somme des deux idées déclenche l’étincelle et le nouveau propriétaire du S10 est partant pour lancer une expédition sur les volcans d’Atacama.

Avec ces photos des cumulus vers 8.000 m sur des volcans à 6.000 m, Gerhard Wesp m’a convaincu de l’intérêt de découvrir ces conditions et ces paysages mythiques.

En janvier 1986, un groupe de pilotes du club de Vitacura (Santiago) et d’américains avaient déjà lancé une expédition, « un rallye-raid », dans le but de voler en planeur jusqu’à Arica, 1.700 km, à l’extrémité nord du Chili. L’expédition comprenait 60 personnes (dont le Français Claude Calleja et l’Allemand Diether Memmert), huit planeurs dont un Caproni Calif à turbine piloté par le célèbre Karl Striedieck (voir Danse avec le Vent p. 44), trois avions remorqueurs, plus un Cessna 421, un 180, un 172 et un bimoteur Twin Otter de l’Armée de l’Air pour transporter les pilotes et faire les reconnaissances, 10 véhicules et 5 remorques, le tout sponsorisé par la compagnie aérienne nationale Lan Chile[1], Shell Oil, Hotel Carrera, l’Automobile Club chilien et le Consorcio Nieto Hermanos[2]. Les articles publiés dans le magazine Soaring de mai 1986 sont téléchargeables ici. Ce récit est impressionnant et incite à la plus grande prudence, avec quelques informations importantes : 1) les développements des nuages de convection sont sujets à de rapides dégénérations pour cause « d’hiver bolivien », à approfondir ; 2) l’air froid provenant du Pacifique semble être un obstacle à la formation de thermiques dans le désert d’Atacama 3) Le désert est totalement inatterrissable, à l’exception de quelques tronçons de route 4) ils ont beaucoup pratiqué le vol de pente, sans objet pour nous 5) ils ont décollé de Calama mais pour aller vers la mer, donc sans intérêt pour nous, qui devrons voler dans la direction opposée.

J’ai également lu le récit de Sidonie Ohlmann sur le convoyage (au moteur) d’un Stemme S10-VT du Mexique à l’Argentine en passant par Atacama, c’était loin d’être simple mais quand même faisable. Nous ne serons donc pas les premiers planeurs à survoler ce désert, mais sans aucun doute les premiers à survoler les volcans d’Atacama.

 

[1] Dont le propriétaire est l’actuel Président de la République et ex Président de l’Aéro Club de Vitacura (Santiago)

[2] La 2ème entreprise nationale en termes de CA, conserves de fruits et dérivés